MORNING CALL
Samedi matin. Le téléphone sonne. Je me dirige pour répondre en même temps que je perçois un raidissement dans le corps de Neal qui me met une vague inquiétude sans pour autant que je puisse en concevoir l’origine. A l’autre bout du fil, j’entends une voix féminine me dire, avec un accent évidemment britannique : Mordonnow ? A ce moment j’hésite entre « ya », « yes » et « oui », car c’est forcément cette amie peintre et trilingue dont on m’avait parlé la veille. J’opte pour « oui ». La voix me dit alors, en français : c’est M. H. Et là, je reste, quelques secondes, perplexe. Qui peut bien être cette femme qui porte le même nom de famille que Neal ? Oh, gast, me dis-je soudain, ma belle mère !
J’en suis resté tout chose pendant quelque temps. Ca parait banal, mais c’était la première fois que cela arrivait. Après tout nous ne sommes « chez nous » que depuis peu et que sa mère appelle chez son fils était une matérialisation supplémentaire de cet état de fait. La façon naturelle dont elle s’est adressée à moi laissait penser qu’elle avait aussi un peu adopté l’idée du beau-fils. Ca avance….