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13 septembre 2008

COMME AU TEMPS DES PIES

Un peu mélancolique, hier soir, le sieur Mordonnow. Et les sentiments, chez moi, s’accrochent aux lieux, se déposent sur les édifices et les paysages. Des sentiments anciens, de joie ou de peine, me reviennent souvent en mémoire associés à ce que j’avais devant les yeux au moment où je les éprouvais. Pour la première fois, en effet, à cause de ce long séjour de Neal à la maison, je me sens seul chez nous, et non plus chez moi. C’est différent.

Crépuscule sur la haie de frênes et d’ormes qui me protègent de la mer vue de la terrasse où je fume. Ces pensées me traversent quand soudain l’univers sonore fait une intrusion inattendue dans la poésie des formes. Le son ne s’accorde plus au paysage. Au lieu du lointain grondement des brisants sur les rochers du petit havre, ça jacasse ! Ca jacasse dans la haie. Geais, pies ? Et soudain les voila qui déboulent, deux pies traversent le terrain en rase-mottes. Jamais je n’en avais entendues ici. Or les jacassements des pies et des geais, c’était le son de mon ancien jardin, en ce village bien nommé qui portait en son nom l’allusion aux volatiles noirs et blancs.  Est-ce un signal ? Sans doute. Les plantations doivent commencer.

Autre appel. Depuis quelques jours, le bronze m’appelle. Harpe réparée, dompter les doigts péniblement, et surtout, tâche immense et difficile, retrouver la mémoire d’un répertoire somme toute conséquent. Bon, ça n’est pas la première fois que je retouche à ma harpe, mais cette fois, et c’est sans doute grâce à cette maison, j’y pense en rentrant après le travail, j’ai envie d’y toucher, comme on aurait envie de caresser son chat au retour chez soi. Je n’avais plus ressenti cela depuis… le temps des pies. Et puis, Neal, à l’air content que je m’y remette, je vois ça, du coin de l’œil. Je le vis comme une réparation historique.

Il faut aussi travailler à ce livre… Relire, corriger, écrire l’introduction – j’aime bien  me justifier -, mettre les poteaux du balcon en harmonie avec la terrasse et puis parler encore et encore plus, tout explorer des possibilités de la vie, des plus sérieuses au plus légères. Oui, la vie est courte.

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Commentaires
C
Ah, l'avant dernière phrase, je l'adore, d'autant que je voudrai la décliner à ma façon.<br /> Les pies m'évoquent aussi un endroit et des moments privilégiés de mon existence : j'aurai eu du mal à m'en souvenir si tu ne l'avais pas évoqué, alors merci.
M
Kleg> hi!hi! "les transplantations"... ça me donne necorep lus envie de jardiner...
K
Mélancolie peut-être, mais au fond, rien que des racines qui se font leur place, même les transplantations s'accordent tranquillement à leur nouveau domaine.<br /> Ça me réjouit fort, moi qui ait toujours aimé les pies, qu'elles en soient les annonciatrices !<br /> Pas trop vite sur le livre, sinon je vais être battue sur le poteau ! (Enfin, si, ça me motive bien, cette concurrence, même un peu puérile)
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