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Derniers commentaires
8 août 2008

ETAPE 1 : PELERINAGE PHAROLOGIQUE

Le véhicule est plein. Un tel spectacle me questionne fort. Ai-je besoin de tout cela ? Comment faisais-je les années précédentes avec ma petite 106 marquée d’un lion ? Je crois que je me suis laissé aller à un certain… luxe, écoutez plutôt : couette pour me servir de matelas, véritable oreiller, glacière offerte par le mari de mon ex, j’ai même trouvé un camping gaz dans les affaires de mon homme dont l’origine lui échappe. L’aventure s’annonce… douillette. J’avais hâte de partir, de cette pérégrination aux escales à définir en cours de route et voilà qu’au moment de tourner la clef de contact, le Cap, sous un soleil pour une fois radieux, me fait un de ses spectacles dont je sais que j’aurai de la peine à retrouver la lumière ailleurs. Petit pincement au cœur donc, au moment de s’arracher.

L’escale du jour, elle, est déjà en tête depuis un moment. Je veux tenter une expérience dont je serai à la fois le laborantin et le cobaye. Exploration sans fin de ce qui se passe sous la voûte crânienne. Je vais dormir au bord de l’océan, là où je suis allé deux fois dans mon enfance, à quatre et dix ans, approximativement. J’ai souvenir de quelques événements survenus là bas, d’autres me furent contés, mais je voudrais savoir si les lieux ont imprimé ma mémoire, moi qui suis visuel.

C’est à Marennes que je demandai, à quatre ans – détail autobiographique repris dans la dernière fiction –, à une serveuse de me faire un strip-tease. Aucun souvenir. Mais j’ai de vagues traces du premier feu d’artifice de ma vie, vu là bas au même âge, sous forme de boules de feu apocalyptiques et d’une incommensurable terreur. De mon séjour au cours de ma dixième année (environ) je garde en mémoire la traversée à pied d’un pont sur un estuaire qui fut ma première expérience du vertige et qui a bien failli me laisser une phobie des ponts, une marche en forêt interminable qui me laissa sur les genoux mais m’offrit la vue d’un phare – en effet, ma passion des phares naquit lors de ce séjour, loin de la Bretagne ! – et un  obsédant clocher gothique régnant sur un plat pays.

A vrai dire, à part peut-être une maison, mais sans certitude, aucune image n’a réellement éveillé de souvenir. Rien de comparable à ce que soulève en nous une odeur. J’ai reconnu beaucoup de chose, mais au sens propre, il s’agissait de connaissance acquise par la suite, de reconstitution à posteriori, pas de trace mémorielle réelle.

Le clocher de Marennes, que Vauban considérait comme l’un des plus beaux. (Gothique flamboyant) C’est frappant, surtout si l’on ôte la flèche mentalement, c’est une tour de cathédrale anglaise ! A creuser.

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On monte ?

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De là haut, je repère bien vite le pont qui fit trembler le petit garçon que j’étais…

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Après vingt kilomètres de forêt de pins sans interruption, la pointe nord de l’estuaire de la Gironde. Un petit air de la baie d’Audierne, vent et vagues compris, mais l’ambiance est différente.

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Le phare de la Coubre, 64 mètres, béton, construit au XXème siècle à plus de 200 mètres de l’océan à la place d’un premier phare englouti. Il n’en est plus aujourd’hui qu’à quelques dizaines de mètres.

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Soleil couchant sur le même phare.

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Le lendemain, après baignade, je réussis à photographier, malgré son éloignement, le phare de Cordouan, dont le tiers inférieur fut construit sous Louis le quatorzième et qui fut également, avec la cathédrale de Paris, le premier édifice inscrit comme monument historique.

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Commentaires
K
Et l'orthographe en est une autre. VU, voulais-je écrire bien sûr !
K
Bitrange autant qu'ézarre, j'ai la vague impression d'avoir vue ces images récemment. Ah la mémoire visuelle, c'est queque chose !
C
Décidément, j'ai multiplié les trompages de pseudo !
V
Cette première étape vaut le détour.<br /> Au sujet de souvenirs de l'enfance en bord de mer, moi c'est dans les Landes que ça se passait : je me souviens juste des rouleaux assez traîtres de l'océan et de ses pinèdes à n'en plus finir.
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