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10 août 2008

RIVIERES SOURDANT DE CLICS

Deux petits clics, une petite pression du majeur sur la souris, infime du peu d’énergie qu’elle demande, infime parmi des milliers d’autres gestes similaires. Deux petits clics qui s’ignorent dans la jungle de leurs vains semblables. Deux petits clics qui, s’ils avaient connu leur destinée, ou du moins leur effet de levier sur des destinées, se seraient accomplis au ralenti, démultipliant en une infinité de fractions dérisoires la petite seconde de temps qu’ils nécessitèrent, savourant le lent abaissement de la touche jusqu’à l’obtention du petit bruit qui dit à l’oreille l’accomplissement.

Clic ! Et ta vie, insensiblement bascule.

Les circonstances des rencontres déterminantes dans la vie de chair n’ont pas plus d’épaisseur, ne sont guère plus palpable. Il y a des routes qui se croisent, des sourires qui ne se perdent pas dans le néant et accrochent, des gestes qui parlent, des postures qui racontent. Mais clic ! Rien dans la vie de chair n’est plus découpé, plus net et sans bavures, plus condensé que ce clic.

Quelle terreur rétrospective de penser à ces clics qu’on aurait pu éluder : Trop tard, trop fatigué, trop chaté, je ne réponds pas ! Mais par deux fois j’ai cliqué.

Le premier clic envoyait une réponse à un certain Neal, qui ouvrit une brèche ténue à un petit ru, qui dévala la pente au gré d’une fantaisie dont nul ne voyait encore qu’elle n’était autre que la gravité et que le filet d’eau cherchait un lit pour devenir rivière. Toute ma vie actuelle en découle.

Le deuxième clic, quelques mois plus tard, exactement au même endroit, répondait à un certain Maître Cornus, pas encore baptisé, tombé dans les mêmes filets que Neal. Le terrain géologique était différent et le ruisseau dut creuser des méandres avant de trouver un cours serein. Comme pour la Loire, un basculement soudain, lui fit changer ses horizons maritimes. Mais au fond, ce fleuve là naquit bien de ce petit clic.

Petit hommage aux clics près relecture d’u vieux post chez Maître Cornus qui me donna le vertige soudain des hasards.

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Commentaires
V
peut être que le clic ne demande qu'une infime dépense d'énergie (en accord avec le siècle où les portes de la pharmacie s'ouvrent automatiquement et le vitre de la voiture descend sans la moindre effort physique, sauf..) mais pour que ce clic devienne un torrent il faut que le travail de l'ouverture soit déjà fait et ca, ca ne se fait que tout seul en prneant son courage à deux mains.
C
Il ne faut pas faire des notes pareilles, c'est trop émouvant. Les mots, les références sont trop bien choisis. Mille mercis ne seraient pas suffisants.<br /> Je mesure aussi ce vertige tant je ressens les évolutions majeures intervenues depuis : que d'eau écoulées sous les ponts de bois ou de pierres des rus, ruisseaux, torrents, rivières et fleuves de nos vies.
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